La terrible histoire des droits des Beatles

Les bons comptes font les bons amis, et ça Michael Jackson ne l’a pas très très bien assimilé … Retour sur une histoire, ma foi, forte intéressante.

1981. Banlieue de Londres. Linda Mccartney prépare tranquillou le repas -végétarien- du soir pendant que Paul et Michael discute de tout et de rien, comme les bons amis qu’ils sont depuis le tube Girlfriend que Paul a écrit pour le King de la pop en 1979. Vient THE question du jeune Michael : mais où investir ma fortune ? Un éclaire surgit dans les yeux de Paul. C’est que le Beatles a déjà une petite idée qui lui rapport 40 millions de dollars par an. Alors une idée ? Petit indice, ils s’appellent Buddy Holly, Carl Perkins ou encore Harold Arlen.

Et oui ! Depuis 10 ans, Paul rachète les droits d’édition de ses chansons préférées. Ainsi, à chaque fois qu’une chanson est jouée à la radio, à la télé ou reprise, le petit Paul, pas con du tout, est payé ! Quoi de mieux comme investissement ?

Alors forcement, quand Michael Jackson est propulsé Number One avec Thriller, il sait très bien où investir. Il crée sa société, Mijac Music TOUT SEUL (ce détail est important) pour ses propres chansons et pour d’autres, comme le catalogue entier de Sly and The Family Stone, When a Man Loves a Woman ; Runaround Sue … Vient le jour fatidique où John Branca, l’avocat de Michael Jackson, lui annonce qu’ATV est à vendre … ATV ? Mais quel lien avec les Beatles me direz vous.

* flash back *

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Ils sont quatre, ils sont beaux, ils sont talentueux, mais ils n’ont pas trop trop envie de payer leurs impôts dont la taxe peut monter jusqu’à 96% pour les grosses fortunes (vous les avez reconnu?)

C’est pourquoi Paul et John décident d’investir dans une société pour gérer leur droit d’édition et de l’investir en bourse, ce qui allège leur taux d’imposition (pour faire simple). Sur les conseils de leur manager Brian Epstein (SPOIL :C’EST LUI LE COUPABLE!), ils fondent Northern Songs Ltd, avec le music publisher Dick James qui pèse un peu dans le game de la pop à l’époque. Northern Songs Ltd appartient donc pour 50% à Dick James, 10% à Brian Epstein, 20% à Paul et 20% à John.

Jusqu’à là tout va bien, la Beatlemania prend comme il faut, les quatre garçons font des folies, ils enchaînent les tournées, les plateaux TV et les groupies. Sauf qu’en 1969, Dick James commence à avoir un peu peur pour son fric : Brian Epstein est mort, les Beatles sont séparés et d’un jour à l’autre Northern Songs peut s’écrouler en Bourse. Prudent, il choisit de revendre sa part sans prévenir les Beatles à … la société ATV, une société britannique de télévision qui souhaite élargir ses activités vers la musique. Lew Grade, son riche propriétaire va plus loin et rachète les droits aux deux Bealtes (grave erreur les gars!)

Donc pour résumer, Buddy Holly, quand Everyday passe, il ne touche pas un péco puisque c’est Paul qui rafle tout mais quand Hey Jude émeut tous les auditeurs devant leur transistor, quenini pour Paul puisque tout revient à l’ATV. Ok ?

Revenons à nos moutons, quand l’ATV est à vendre en 1985, Michael saute sur l’occasion et obtient les droits d’édition des Beatles (ainsi de tout le catalogue de l’ATV) pour la modique somme de 47,5 millions de dollars. Enfin, sans compter les frais annexes pour engager des avocats, des contrats et autres qui coûtent plus d’un million à Michael. Mais pourquoi diable ce ne sont pas les Beatles qui ont racheté leur catalogue ?! Tout simplement parce qu’aux yeux de Paul McCartney et Yoko Ono (John Lennon étant décédé) 40 millions c’est bien trop cher ! Obviously.

Quoi qu’il en soit, fin 1985, Michael Jackson devient le propriétaire de plus de 4 000 chansons, dont 260 des Beatles. ET LA C’EST LE DRAME ! Paul McCartney n’est pas content DU TOUT, il se sent trahi par son ami, d’autant plus que son ex-copain à le culot d’autoriser Nike à utiliser Revolution pour son spot publicitaire pour 500 000 dollars.

Si on ne fait rien, toutes les chansons des Beatles vont finir dans des pubs pour des soutiens-gorges et des tourtes au porc
– 
George Harrison

Et oui George, c’est la dure loi du marché …

C’est assez louche de faire ça. Être l’ami de quelqu’un, puis tirer le tapis sous ses pieds
 – Paul McCartney

Et oui Paul, on ne vit pas dans le monde des bisounours …

Dix ans plus tard, victime de son train de vie, Michael Jackson est contraint de fusionner l’ATV avec la société japonaise Sony pour 95 millions de dollars, ce qui donne Sony/ATV. Et oui, il a le sens des affaires Bambi ! Il possède ainsi la moitié du catalogue qui comprend plus de deux cent milles chanson en 2005. Au niveau de la rémunération, une partie va donc pour Sony/ATV, une autre pour la société de Michael Jackson (Mijac Music) et enfin une dernière pour la maison mère Sony. Un joyeux bordel, on vous l’accorde.

Où en est l’histoire ?

Aujourd’hui, la valeur totale de Sony/ATV est estimé à enivrions 3 milliards de dollar, on vous laisse imaginer la rentabilité de la chose pour les héritiers de Michael !

En 2018, d’après le droit américain, Paul pourra récupérer les droits des premières chansons sorties en 1962. Courage, plus que 2 ans ! D’ici là, si Paul est trop impatient, Sony qui fait face à des difficultés financières, pourrait vendre ses parts dans Sony/ATV. Affaire à suivre.

La morale ?

On hésite entre tout vient à point à qui sait attendre ou alors aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire … ?